Mélo'dires : septembre 2017
ÉditoCher tous,
Vive la saison 2017-2018, qui promet d’être aussi riche, intéressante et épanouissante que le fut celle qui vient de s’achever. Elle sera notamment marquée par plusieurs beaux rendez-vous que, nous l’espérons vivement, vous honorerez de votre amicale participation aussi fidèlement que vous avez marqué nos derniers concerts de vos nombreux et chaleureux applaudissements. Soyez vivement remerciés, chers amis, pour votre présence en nombre à nos concerts de juin au Temple des Batignolles. Vos divers retours positifs semblent témoigner que vous avez pris autant de plaisir à nous écouter que nous en avons pris à interpréter ce beau répertoire sous la direction de notre chef John Dawkins à l’initiative d’une foule de nuances toutes en diversité qui sont, disons-le sans aucune forfanterie mais avec fierté, une bonne part de la marque de fabrique de Mélo’men. De plus, ils n’ont pas été une mauvaise opération financière ! Alors, quid à l’agenda de Mélo’men cette saison ? Nous aurons l’occasion de revenir plus en détail sur les divers rendez-vous dans nos prochaines newsletters mais sachez d’ores et déjà que la fin 2017 sera marquée, d’une part par l’édition 2017 des VCS en principe début octobre sauf aléa de dernière minute, - nous vous informerons de la date aussitôt connue – et par trois concerts au Temple des Batignolles en décembre. Nous y accueillerons nos amis allemands de Francfort, les Mainsirenen les 8 et 9 puis nos amies du Chœur international des Femmes de Paris le 13. En 2018, nous participerons à Munich à l’édition 2018 du festival Various Voices organisée le week-end de l’Ascension et devrions clore notre saison par un concert en juin, probablement au temple des Batignolles à nouveau. Dans l’immédiat, il nous faut poursuivre en répétition notre montée en compétence bien entamée durant ce premier semestre 2017. Elle sera portée par un répertoire tout aussi varié et qualitatif que le précédent : John y met actuellement la dernière main ! Aussi, si l’envie de chanter ou rechanter vous titille, venez sans hésiter conforter ce désir en suivant nos trois traditionnelles répétitions de découverte ou redécouverte avant de décider de passer l’audition de recrutement. Ténors 1 et Basses sont tout particulièrement attendus, mais aussi les Barytons. Alors, en ce cas, rendez-vous le 6 septembre pour notre répétition de rentrée au studio de La Verrière ! Dans tous les cas, bon courage pour cette rentrée que nous vous souhaitons placée le plus possible sous le signe musical et choral. Jean-Philippe Conégéro Président Chœur Mélo’men Paris [email protected] |
Le chœur d'hommes des originesDans le premier article de cette rubrique, j’évoquais le chœur antique grec, prémices du chœur d’hommes et vous indiquais que les églises chrétiennes en développement allaient être le lieu d’expérimentations audacieuses pour les chœurs d’hommes. De fait, dans les premiers temps de l’implantation du christianisme, le chant d’église s’approprie la théorie grecque pour définir ses propres techniques.
L'église est le lieu d'expérimentations audacieuses pour les chœurs d'hommes. Dans les premiers temps de l’implantation du christianisme, le chant d’église s’approprie la théorie grecque pour définir ses propres techniques, contestées par les esprits conservateurs. Très vite, le chant prend une place prépondérante dans la liturgie. Il est au cœur de la prière, de l’action de grâce, de l’expression de la ferveur militante. Il est d’abord psalmodie, chantée aussi bien par les femmes que par les hommes. Au IVème siècle, est créée la première Schola Cantorum, ancêtre des conservatoires, où est enseigné le chant d’église. Les élèves en sont des enfants. Les premiers siècles de la religion chrétienne voient le chant et la musique liturgiques de plus en plus précisément définis. Les écoles se multiplient. La liturgie est chantée par les clercs rassemblés autour de l’autel, en cette partie de l’édifice appelée chorus. Le groupe de chanteurs prend le même nom, en héritage du nom grec de khôros. Mais plus de danse dans le chœur, même si la gestuelle liturgique est codifiée. A l’image du chœur céleste de la bible, le chœur liturgique célèbre la gloire de Dieu. Par son chant, le chœur manifeste l’unité et l’unanimité de tous ceux qui louent Dieu d’une même voix. Peu à peu, les femmes sont écartées du chœur puis purement interdites durant des siècles, en phase avec la conception de la place de la femme dans la société. Le chant grégorien consacre l’évolution du langage musical. Il donne bientôt naissance aux polyphonies. Ces dernières sont composées à partir d’un fragment de chant grégorien déjà existant. En leur centre, cette mélodie grégorienne tient l’œuvre, chantée par les voix qui tiennent l’œuvre et justifient ainsi leur nom : les ténors. La voix légèrement au-dessus est appelée altus (haut) tandis que celle plus basse prend comme nom cet adjectif : basse. Les fidèles assistant aux offices chantent eux aussi, bien que non formés au chant liturgique et font partie du chœur au sens large. Ainsi, les clercs chanteurs deviennent rapidement des solistes, accompagnés par la foule des fidèles. La polyphonie devient un art savant. La composition polyphonique favorise l’évolution du chant choral. Au XVIème siècle, la polyphonie achève de s’imposer à la musique profane en plus de la musique religieuse. La musique profane, dont la chanson médiévale, est réservée à l’élite cultivée et cantonne le chant choral à de toutes petites formations, plutôt groupe de solistes que véritables chœurs. Le chant féminin y trouve rapidement toute sa place. Les chapelles musicales se substituent aux schola cantorum : elles comptent de moins en moins d’enfants. Ces chapelles deviennent les centres les plus actifs de l’art musical occidental, à la Sainte-Chapelle à Paris par exemple. Ce jusqu’au XVIème siècle. La polyphonie franco-flamande s’est dans ce cadre imposée comme le style unique de composition. Les chapelles sont le cadre dans lequel a pris peu à peu forme l’entité qu’on appelle aujourd’hui chorale. La multiplication des voix dans les compositions polyphoniques, notamment vers l’aigu, ne permit plus le maintien des voix de fausset que prenaient les adultes pour la voix altus. De ce fait, à partir du XVème siècle, les enfants font leur retour dans les chœurs pour assurer les pupitres les plus aigus. La réforme protestante amène une évolution importante du chant liturgique. Utilisant la langue vernaculaire, le chant liturgique est au cœur de la nouvelle participation de tous les fidèles aux cérémonies de culte dans les communautés protestantes. Seules l’Angleterre et les luthériens conservent les chapelles. Chez les protestants aussi, les femmes sont toujours exclues des chapelles. La suite dans la prochaine newsletter ! JPC Sources :
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Belle Nuit, Sainte Nuit : un des incontournables des Fêtes de Noël !
Au répertoire de nos concerts de décembre, proches de Noël, un classique de la période, célébrissime et interprété dans de nombreuses langues et versions, dans un cadre aussi bien profane que religieux, que nous chanterons dans une version TTB et piano : Belle nuit, Sainte nuit. Thierry Bertrand nous dit tout sur cet incontournable des fêtes de Noël !
Comme l’indique la dédicace de la partition, ce morceau a été écrit en 1995 pour Mélo’Men, qui portait alors le nom sous lequel il fut créé en 1994, à savoir « Chœur international gai de Paris » (acronyme Cigap). La dénomination « Mélo’Men » date de 1996. C’est un arrangement d’un des standards mondiaux des chants de Noël, « Stille Nacht, Heilige Nacht », plus connu en français sous l’intitulé « Douce nuit, sainte nuit ».
Ce chant religieux célèbre la nativité du Christ. Il a été créé le 24 décembre 1818 en l'église Saint Nicolas d'Oberndorf, village autrichien voisin de Salzbourg. Le prêtre Joseph Mohr (1792-1848) en a rédigé le texte, en 1816. La plupart du temps, seules trois des six strophes qu’il comprend sont chantées. La musique a été composée en 1818 par l’instituteur et organiste autrichien Franz Xaver Gruber (1787-1863). La version originelle était écrite pour deux voix de solistes accompagnées à la guitare.
Le texte français utilisé dans cet arrangement est de Claude Lombard, une chanteuse, parolière et directrice artistique de doublage belge. Elle a représenté la Belgique à l'Eurovision en 1968. Elle exerce comme choriste pour de nombreux artistes, notamment Charles Aznavour. Elle a également enregistré de nombreux disques pour enfants. Elle est principalement connue en France pour avoir adapté et interprété les génériques et les chansons de séries d'animation (Les aventures de Winnie l'ourson, La bande à Picsou, Titi et Grosminet mènent l'enquête, ...), ainsi que pour ses contributions dans le domaine du doublage (La Belle et la Bête, Cendrillon, Le prince d'Égypte, Charlie et la Chocolaterie, Les noces funèbres, Raiponce, La reine des neiges, ...).
L’arrangement musical est de David Hogan (1949-1996), qui fut le deuxième chef de chœur de Mélo’Men/Cigap, succédant à Richard Bachand. Américain natif de Virginie, David a mené une carrière de compositeur, chef de chœur, pédagogue et ténor soliste. Il a notamment chanté en 1975 le rôle-titre lors de la création aux États-Unis de « Faust et Hélène », la cantate pour mezzo-soprano, ténor, baryton, chœur et orchestre avec laquelle Lili Boulanger, sa compositrice, devint la première femme à obtenir le Prix de Rome en 1913. David a passé les quatre dernières années de sa vie à Paris. Il chantait à la cathédrale américaine de Paris, avenue George V, qui était d’ailleurs le lieu de répétition du Cigap. Il a travaillé pour Colline Serreau, comédienne, scénariste et réalisatrice de films (Pourquoi pas, Trois hommes et un couffin, etc.) et le compagnon de cette dernière, Benno Besson (1922-2006), acteur et metteur en scène suisse, fondateur avec Bertold Brecht du Berliner Ensemble.
David et Jean-Paul Galland, un baryton du Cigap, sont décédés le 17 juillet 1996 lors du crash du vol 800 de la TWA au large de l’île de Long Island. Ils rentraient d’un festival de chœurs organisé par la fédération GALA Choruses (Gay and Lesbian Choruses) à Tampa, en Floride, où Mélo’Men/Cigap venait d’effectuer sa première prestation à l’étranger. Le reste du chœur avait emprunté d’autres vols de retour.
Pour en savoir plus :
1 - le site « Stille Nacht Gesellschaft », site de référence de l’association autrichienne de promotion du chant « Stille Nacht, Heilige Nacht », avec notamment la version autographe de la partition :
http://www.stillenacht.at/en/index.asp
2 - le message adressé le 19 juillet 1996 aux membres de GALA Choruses par Clark Taylor, co-fondateur et président d’alors de Mélo’Men/Cigap, après l’annonce du décès de David Hogan et Jean-Paul Galland. Clark évoque notamment les proches de David : son ex-femme, sa fille ainsi que Christian, choriste de Mélo’Men/Cigap et compagnon de David en 1996. Christian était alors proviseur du Lycée Dumézil de Vernon dans l’Eure, d’où l’adresse mentionnée.
http://www.qrd.org/qrd/obits/gay.chorus.director.on.twa.flight-07.96
3 - Un article du journal SFGATE sur un hommage à David Hogan organisé en novembre 2006 :
http://www.sfgate.com/entertainment/article/H-David-Hogan-s-life-was-all-about-music-Before-2466747.php#photo-2643150
Comme l’indique la dédicace de la partition, ce morceau a été écrit en 1995 pour Mélo’Men, qui portait alors le nom sous lequel il fut créé en 1994, à savoir « Chœur international gai de Paris » (acronyme Cigap). La dénomination « Mélo’Men » date de 1996. C’est un arrangement d’un des standards mondiaux des chants de Noël, « Stille Nacht, Heilige Nacht », plus connu en français sous l’intitulé « Douce nuit, sainte nuit ».
Ce chant religieux célèbre la nativité du Christ. Il a été créé le 24 décembre 1818 en l'église Saint Nicolas d'Oberndorf, village autrichien voisin de Salzbourg. Le prêtre Joseph Mohr (1792-1848) en a rédigé le texte, en 1816. La plupart du temps, seules trois des six strophes qu’il comprend sont chantées. La musique a été composée en 1818 par l’instituteur et organiste autrichien Franz Xaver Gruber (1787-1863). La version originelle était écrite pour deux voix de solistes accompagnées à la guitare.
Le texte français utilisé dans cet arrangement est de Claude Lombard, une chanteuse, parolière et directrice artistique de doublage belge. Elle a représenté la Belgique à l'Eurovision en 1968. Elle exerce comme choriste pour de nombreux artistes, notamment Charles Aznavour. Elle a également enregistré de nombreux disques pour enfants. Elle est principalement connue en France pour avoir adapté et interprété les génériques et les chansons de séries d'animation (Les aventures de Winnie l'ourson, La bande à Picsou, Titi et Grosminet mènent l'enquête, ...), ainsi que pour ses contributions dans le domaine du doublage (La Belle et la Bête, Cendrillon, Le prince d'Égypte, Charlie et la Chocolaterie, Les noces funèbres, Raiponce, La reine des neiges, ...).
L’arrangement musical est de David Hogan (1949-1996), qui fut le deuxième chef de chœur de Mélo’Men/Cigap, succédant à Richard Bachand. Américain natif de Virginie, David a mené une carrière de compositeur, chef de chœur, pédagogue et ténor soliste. Il a notamment chanté en 1975 le rôle-titre lors de la création aux États-Unis de « Faust et Hélène », la cantate pour mezzo-soprano, ténor, baryton, chœur et orchestre avec laquelle Lili Boulanger, sa compositrice, devint la première femme à obtenir le Prix de Rome en 1913. David a passé les quatre dernières années de sa vie à Paris. Il chantait à la cathédrale américaine de Paris, avenue George V, qui était d’ailleurs le lieu de répétition du Cigap. Il a travaillé pour Colline Serreau, comédienne, scénariste et réalisatrice de films (Pourquoi pas, Trois hommes et un couffin, etc.) et le compagnon de cette dernière, Benno Besson (1922-2006), acteur et metteur en scène suisse, fondateur avec Bertold Brecht du Berliner Ensemble.
David et Jean-Paul Galland, un baryton du Cigap, sont décédés le 17 juillet 1996 lors du crash du vol 800 de la TWA au large de l’île de Long Island. Ils rentraient d’un festival de chœurs organisé par la fédération GALA Choruses (Gay and Lesbian Choruses) à Tampa, en Floride, où Mélo’Men/Cigap venait d’effectuer sa première prestation à l’étranger. Le reste du chœur avait emprunté d’autres vols de retour.
Pour en savoir plus :
1 - le site « Stille Nacht Gesellschaft », site de référence de l’association autrichienne de promotion du chant « Stille Nacht, Heilige Nacht », avec notamment la version autographe de la partition :
http://www.stillenacht.at/en/index.asp
2 - le message adressé le 19 juillet 1996 aux membres de GALA Choruses par Clark Taylor, co-fondateur et président d’alors de Mélo’Men/Cigap, après l’annonce du décès de David Hogan et Jean-Paul Galland. Clark évoque notamment les proches de David : son ex-femme, sa fille ainsi que Christian, choriste de Mélo’Men/Cigap et compagnon de David en 1996. Christian était alors proviseur du Lycée Dumézil de Vernon dans l’Eure, d’où l’adresse mentionnée.
http://www.qrd.org/qrd/obits/gay.chorus.director.on.twa.flight-07.96
3 - Un article du journal SFGATE sur un hommage à David Hogan organisé en novembre 2006 :
http://www.sfgate.com/entertainment/article/H-David-Hogan-s-life-was-all-about-music-Before-2466747.php#photo-2643150
Venez nous écouter ! Voici les prochaines prestations de Mélo'Men :
Un dernier quadrimestre 2017 bien rempli pour Mélo’men en termes de prestations !
- Répétition de rentrée le mercredi 6 septembre au studio La Verrière
- Des Voix contre le SIDA (VCS), le 2 octobre 2017 (date à confirmer), au théâtre du Gymnase – Marie Bell
- Concerts les 8 et 9 décembre 2017 au Temple des Batignolles avec les Mainsirenen de Francfort
- Concert le 13 décembre 2017 au Temple des Batignolles avec le Chœur International des Femmes de Paris
Les prochains rendez-vous de nos formations amies
Quelques dates à retenir pour nos formations amies en cette rentrée de septembre 2017 !
- « Au-delà des apparences », concert de Podium le 21 octobre 2017 à 17h30 au théâtre municipal de Vanves.
- Plusieurs dates à retenir pour Fiat Cantus :
- « Concert La Nuit Blanche » le samedi 7 octobre , à Église Notre-Dame des Blancs-Manteaux
- Les Dimanches musicaux de Saint-Pierre le 15 octobre à la Cathédrale de Dreux. Au programme, D. Buxtehude et « le Requiem », de Michael Haydn (le frère de Joseph...!)
- « Viva Verdi » le mercredi 1er novembre au Théâtre des Champs-Elysées
- Polyandre donnera son concert « Les Parisian Harmonists » le jeudi 7 décembre à l'Église Notre-Dame-D'Auteuil
- Le Chœur International des Femmes de Paris sera en concert avec Mélo’men au Temple des Batignolles le 13 décembre 2017 soir.