Mélo'dires : juin 2017
ÉditoAu nom du conseil d’administration renouvelé du Chœur Melo’men Paris, je suis très heureux de vous adresser cette newsletter destinée à toutes celles et ceux qui constituent notre communauté Melo’men : anciens choristes, fidèles spectateurs, amis des chœurs et formations musicales partenaires, associations de la communauté LGBT… J’oublie certainement des destinataires et m’en excuse humblement.
L’objectif de cette lettre dans son nouveau format, que nous souhaitons diffuser bimestriellement, est de maintenir le lien entre vous et nous, et même de créer plus de proximité, en vous faisant part de notre actualité. Outre cet édito et le calendrier de nos prochaines prestations, vous trouverez des éléments d’information sur le chœur en tant que chœur d’hommes, sur notre répertoire en cours, enfin des news sur nos partenaires et associations amies. Comme l’adjectif renouvelé l’évoquait au début de cet édito, le Chœur Mélo’men Paris a renouvelé début 2017 son conseil d’administration. Si Michaël Sorenstam, chargé de la vie interne, Christopher Delamare et Alain Blanchard, chefs de pupitre des ténors 2 et des basses, sont restés fidèles au poste qu’ils occupaient, Gilles Frénoy a été élu trésorier, François Pidoux est désormais secrétaire, Philippe Cochaud est chef de pupitre des ténors 1. Quant aux nouveaux, Jacques Fang est chargé de la programmation, Richard Quilin est chef de pupitre des barytons, Willem Royaards, chef du 5è pupitre et votre serviteur, président. J’ai succédé à Mathias Dufresne à qui, comme au CA qui l’a accompagné, je rends un vibrant hommage pour l’action conduite, redonnant à notre association une solidité budgétaire. Au-delà de la stabilité d’une bonne partie de notre conseil d’administration, nous avons conçu un projet centré, dans la continuité de la rigueur budgétaire, sur une montée en compétence du chœur compte tenu du potentiel dont il dispose. Nous espérons que vous en constaterez les premiers fruits lors de nos concerts de fin de saison au temple des Batignolles. Notre ambition est en effet de retrouver la qualité vocale que nous avons eue mais qui s’est un peu étiolée ces dernières années, notamment du fait d’aléas de recrutement et de fidélisation. D’ailleurs, ce problème reste sensible en dépit des efforts importants faits pour attirer des chanteurs. Bien des chœurs le connaissent aussi mais il nous faut y faire face avec détermination et persévérance. Nous vous remercions donc de faire le maximum de publicité autour de vous pour inciter vos amis et connaissances qui aiment chanter à nous rejoindre. Dans l’immédiat, nous travaillons d’arrache-pied pour vous offrir les 23 et 25 juin un répertoire de qualité, après avoir participé, comme chaque année, à la fête de la Musique le 21 juin. Et nous participerons bien sûr à la Marche des Fiertés le 24 juin. Bonne lecture et rendez-vous au temple des Batignolles fin juin où nous aurons grand plaisir à vous retrouver - la billetterie est ouverte ! Jean-Philippe Conégéro Président Chœur Mélo’men Paris [email protected] |
Le chœur d'hommes des originesCette rubrique a pour objectif de vous informer sur les origines du chœur d’hommes et son évolution jusqu’à nos jours. Tout commence durant l’antiquité préchrétienne.
Un chœur d’hommes est avant tout un chœur « Un chœur est une entité humaine, un groupe de personnes qui se sont librement constituées en tant que tel pour chanter ensemble », écrit Etienne Lestringant (La voix chorale ou le chant multiplié, éditions Van De Velde , source de cet article.) « Si l’association ou la structure administrative qui le soutient est permanente, l’instrument choral est éphémère. Il se constitue en début de répétition, avant chaque concert, pour se dissoudre ensuite lorsque le chant s’arrête et que chaque choriste repart chez lui. » « Viens ici, viens à nous, » chantent les Sirènes à Ulysse qui est le seul à avoir survécu à leur attraction et témoigne en tant qu’auditeur de la force puissamment agissante de ce chant qui « envoûte peu à peu l’esprit au point de lui retirer toute volonté ». Leurs voix magnifiques se mêlent de façon harmonieuse tant qu’Ulysse n’a pas quitté la zone dangereuse au fond de laquelle elles veulent l’entraîner puis disparaissent après la prestation de cette polyphonie humaine complexe qui produit chaque fois un chant à la fois constant et différent, alchimie unique qui caractérise chaque chœur. Les éléments de base des chœurs se trouvent ainsi tous présents avec le chœur primitif des Sirènes d’Homère. Unir des voix différentes en une seule production vocale harmonieuse, pour faire passer un message vers un auditoire, partager des émotions. Le premier chœur d’hommes est né de la tragédie grecque D’abord personnage principal du dithyrambe*, le chœur en tant qu’entité cohérente est ensuite au cœur de la tragédie classique. Il regroupe 15 « choreutes » amateurs, tous de sexe masculin car les rôles féminins étaient joués par des hommes. Le « coryphée » est une sorte de chef de groupe, à la fois narrateur entre les épisodes musicaux, et dansés car les choristes sont aussi danseurs, et interlocuteur du chœur (questions-réponses). Ainsi, le terme « khôros » signifie-t-il « danse », le « lieu où l’on danse », le « groupe qui danse ». Le chœur antique chante (la poésie) de bout en bout de la tragédie tandis que le coryphée et les acteurs parlent et dialoguent. Ils chantent et dansent aussi mais beaucoup moins que les choreutes. L’émergence du christianisme va accélérer l’évolution de ce chœur antique. Rendez-vous au prochain numéro ! JPC *Le dithyrambe était un genre littéraire émanant du culte de Dionysos et constitué de séquences chantées et dansées alternées avec des interventions de solistes. |
Le répertoire des concerts « Démons et Merveilles » les 23 et 25 juin 2017
Fidèle à l’esprit qui caractérise les concerts de Mélo'men, ce programme donne la part belle aux œuvres contemporaines tout en préservant la diversité d'époque et d’origine des œuvres qui le composent.
« Merveilles »
• Aux aviateurs • Puisses-tu, Ô Seigneur • Quatre petites prières de St-François d’Assise: Salut, Dame sainte ; Tout-puissant, très saint, très haut ; Seigneur, je vous en prie ; Ô mes très chers frères • Ubi Caritas • Seul devant ces tables vides • L’amour de moy • Folksong fantasy |
« Démons »
• Sept rubaïyat pour chœur d’hommes Notre asile d’un jour, Et l’anse que tu vois, Ne perds pas cet instant, Bel astre, Vapeurs, Je suis un peu d’argile, Le clin d’œil • Tõmbtuul • Démons et Merveilles • Demon in my view • Fives ways to kill a man • Imagine • Trois chansons folkloriques hongroises Le beau boucher, Pomme rouge, La vieille femme |
« Aux aviateurs » est une pièce de Saint-Saëns, composée en 1911 sur un texte aux accents surannés de Jean Bonnerot célébrant la conquête de l’air par les pionniers, érigés en martyrs, de l’aviation. Elle appartient au répertoire spécifiquement écrit de la fin du XIXe au début du XXe pour les « orphéons chantants », des chorales masculines dont la création remonte à l’introduction d’une nouvelle méthode d’enseignement du chant dans une école de garçons de Paris, en 1819. D’après le journal « Le petit parisien », on comptait en 1898 près de 11 000 orphéons chantants représentant plus de 500 000 chanteurs, issus de toutes les couches sociales (instituteurs, notables, commerçants, prêtres, musiciens amateurs, ouvriers, paysans). Le répertoire des premiers orphéons comprenait des chœurs d’opéra, de la musique sacrée et des chants patriotiques. Avec l’extension du mouvement, un répertoire propre s’est développé, bénéficiant de la contribution de musiciens de renom tels Gounod, Adam, Halévy, Laurent de Rillé, Saint-Saëns, Berlioz, Massenet, Méhul, Thomas, etc. Aux environs de 1908, les orphéons s’ouvrent à la mixité et participent ainsi à l’essor du chant choral à voix mixtes en France.
« Puisses-tu, Ô Seigneur » a été arrangé spécialement pour Mélo’men, d’après une version pour voix mixtes, par son compositeur, le britannique Ian de Massini. Le texte est un poème de Robert Mazeau, extrait du recueil « Chants de mon cœur » publié après sa mort. Il est dédié à l’épouse de l’auteur, Micheline Mazeau, qui était animatrice de chants à l’église Saint-Étienne-du-Mont (Paris 5e) où elle a rencontré Ian de Massini et son chœur Cambridge Voices.
« Ubi Caritas » est un arrangement d’une hymne grégorienne pour le jeudi Saint dans le rituel de l’église catholique. Le norvégien Ola Gjeilo l’a écrit en 1999 en hommage à Maurice Duruflé, compositeur français et auteur, en 1960, d’une version pour quatre voix mixtes de cette même hymne, chantée par Gjeilo dans sa jeunesse.
Les « Quatre petites prières de St-François d’Assise » ont été écrites en 1948 par Francis Poulenc sur des textes de Saint François que lui avait proposés Frère Jérôme, un de ses neveux entré en religion. Elles s’inscrivent dans la veine d’inspiration mystique de Poulenc qui a débuté dans la seconde partie de sa vie, après qu’il y a effectué en 1936 un pèlerinage à la Vierge noire de Rocamadour, en Dordogne.
« Seul devant ces tables vides » est une chanson extraite de la comédie musicale « Les misérables » dont le livret, d’Alain Boublil et Jean-Marc Natel, reprend le roman de Victor Hugo, sur une musique de Claude-Michel Schönberg. Le personnage qui l’interprète, Marius Pontmercy, est un étudiant engagé dans la révolution de juillet, deuxième révolution après celle de 1789, également dénommée « Trois glorieuses » parce qu’elle s’est déroulée en trois jours, du 27 au 29 juillet 1830 et qui destitua le roi Charles X pour porter sur le trône Louis-Philippe 1er. Le monument commémoratif de cet événement est la fameuse colonne de Juillet, surmontée d’un génie, place de la Bastille. Marius pleure la perte de ses amis tués sur une barricade alors qu’il est demeuré sauf. À la fin du chant, plus forte que la détresse pointe une lueur d’espoir : « Oh mes amis, je voudrais croire que vous n'êtes pas morts en vain… »
« L’amour de moy » est une chanson anonyme issue d’un manuscrit réalisé après 1480 et dont la Bibliothèque nationale de France conserve une édition de 1866. Portant la mention « recueil de 102 chansons notées avec la table à la fin », ce document est communément appelé « manuscrit de Bayeux » du fait d’une origine prétendument normande, sans que rien ne puisse vraiment le certifier. La version pour voix d’hommes est d’Alice Parker et Robert Shaw qui ensemble ont écrit de très nombreux arrangements pour les chœurs américains.
« Folksong fantasy » est une composition pour baryton solo, violoncelle et chœur d’hommes de John Dawkins, construite autour de trois chansons traditionnelles anglaises : Scarborough Fair, Greensleeves et The Wraggle Taggle Gypsies. Scarborough Fair conte l'histoire d'un homme qui met sa bien-aimée au défi d'accomplir des tâches a priori complètement irréalisables, afin de lui faire comprendre que l'amour exige parfois de se dépasser. Comme son nom l’indique, elle fait référence à la foire (fair) de la ville de Scarborough, foire médiévale qui débutait à l'Assomption, le 15 août, et durait quarante-cinq jours. Les paroles « parsley, sage, rosemary and thyme » (persil, sauge, romarin et thym) sont emblématiques de cette époque où les herbes étaient parées de vertus protectrices. Greensleeves, mélodie attribuée au roi d’Angleterre Henry VIII, exprime le sentiment d'admiration amoureuse de son interprète pour une femme. Beaucoup y voient un message caché d'Henry VIII à l'adresse d'Anne Boleyn, qui deviendra sa deuxième épouse, alors qu'il était encore marié à Catherine d'Aragon. The Wraggle Taggle Gypsies enfin raconte les déboires d'un couple de jeunes mariés dont l'époux, un riche Lord, est abandonné dès la fin de la nuit de noces par sa femme qui s'enfuit avec trois gitans venus du golfe de Gascogne. Quand il s'en aperçoit, il enfourche son coursier pour la rattraper. Il la retrouve au beau milieu d'un champ glacé et désolé et la supplie de repartir avec lui. Elle lui avoue alors qu'elle préfère vivre pauvre parmi les gitans plutôt que riche avec lui. Dans l'arrangement de John Dawkins, les paroles sont adaptées à un couple de garçons. Le baryton soliste campe le Lord abandonné. Il fait le lien entre les trois chansons et le violoncelle symbolise son âme, désespérée.
Les « Sept rubaïyat pour chœur d’hommes » sont des pièces courtes, écrites d’après des quatrains attribués à Omar Khayyam, un mathématicien, astronome, philosophe et poète perse du XIe siècle. Le mot « rubaïyat » est persan et signifie « quatrains ». La plupart de ces textes sont empreints d’un grand pessimisme, opposant la jouissance de la vie, de ses plaisirs et de ses beautés à la fragilité de la destinée humaine marquée par la douleur, la fuite inéluctable du temps et la mort. C’est Bill Mahder, un membre du pupitre des ténors 2, qui les a mis en musique à l’attention de Mélo’men. Il s’agit de leur première exécution en public.
« Tõmbtuul » est une œuvre écrite en 1993 par le compositeur estonien contemporain Veljo Tormis sur une traduction en anglais d’un poème d’Henrik Visnapauu. Cette pièce évoque de manière particulièrement descriptive et rugueuse les luttes de vents contraires, tourbillonnants en tout sens.
« Démons et merveilles » est une ballade de Maurice Thiriet sur le poème « Sables mouvants » de Jacques Prévert. Elle sert d’introduction au film de Marcel Carné « Les visiteurs du soir », sorti en 1942. C’est elle, dans sa version arrangée pour quatre voix d’hommes, qui a inspiré le fil conducteur du répertoire des concerts de juin 2017.
« Demon in my view » a été composé en 2004 par Jeffrey T. Horvath sur le poème Alone (Seul) d’Edgar Allan Poe. Dans un texte torturé, le poète évoque ses souffrances endurées depuis l’enfance, son sentiment d’isolement, de n’être pas comme les autres. Au travers de la traduction de Baudelaire, grand admirateur de Poe, on perçoit même que ces démons de jeunesse n’ont jamais vraiment cessé de le tourmenter.
« Puisses-tu, Ô Seigneur » a été arrangé spécialement pour Mélo’men, d’après une version pour voix mixtes, par son compositeur, le britannique Ian de Massini. Le texte est un poème de Robert Mazeau, extrait du recueil « Chants de mon cœur » publié après sa mort. Il est dédié à l’épouse de l’auteur, Micheline Mazeau, qui était animatrice de chants à l’église Saint-Étienne-du-Mont (Paris 5e) où elle a rencontré Ian de Massini et son chœur Cambridge Voices.
« Ubi Caritas » est un arrangement d’une hymne grégorienne pour le jeudi Saint dans le rituel de l’église catholique. Le norvégien Ola Gjeilo l’a écrit en 1999 en hommage à Maurice Duruflé, compositeur français et auteur, en 1960, d’une version pour quatre voix mixtes de cette même hymne, chantée par Gjeilo dans sa jeunesse.
Les « Quatre petites prières de St-François d’Assise » ont été écrites en 1948 par Francis Poulenc sur des textes de Saint François que lui avait proposés Frère Jérôme, un de ses neveux entré en religion. Elles s’inscrivent dans la veine d’inspiration mystique de Poulenc qui a débuté dans la seconde partie de sa vie, après qu’il y a effectué en 1936 un pèlerinage à la Vierge noire de Rocamadour, en Dordogne.
« Seul devant ces tables vides » est une chanson extraite de la comédie musicale « Les misérables » dont le livret, d’Alain Boublil et Jean-Marc Natel, reprend le roman de Victor Hugo, sur une musique de Claude-Michel Schönberg. Le personnage qui l’interprète, Marius Pontmercy, est un étudiant engagé dans la révolution de juillet, deuxième révolution après celle de 1789, également dénommée « Trois glorieuses » parce qu’elle s’est déroulée en trois jours, du 27 au 29 juillet 1830 et qui destitua le roi Charles X pour porter sur le trône Louis-Philippe 1er. Le monument commémoratif de cet événement est la fameuse colonne de Juillet, surmontée d’un génie, place de la Bastille. Marius pleure la perte de ses amis tués sur une barricade alors qu’il est demeuré sauf. À la fin du chant, plus forte que la détresse pointe une lueur d’espoir : « Oh mes amis, je voudrais croire que vous n'êtes pas morts en vain… »
« L’amour de moy » est une chanson anonyme issue d’un manuscrit réalisé après 1480 et dont la Bibliothèque nationale de France conserve une édition de 1866. Portant la mention « recueil de 102 chansons notées avec la table à la fin », ce document est communément appelé « manuscrit de Bayeux » du fait d’une origine prétendument normande, sans que rien ne puisse vraiment le certifier. La version pour voix d’hommes est d’Alice Parker et Robert Shaw qui ensemble ont écrit de très nombreux arrangements pour les chœurs américains.
« Folksong fantasy » est une composition pour baryton solo, violoncelle et chœur d’hommes de John Dawkins, construite autour de trois chansons traditionnelles anglaises : Scarborough Fair, Greensleeves et The Wraggle Taggle Gypsies. Scarborough Fair conte l'histoire d'un homme qui met sa bien-aimée au défi d'accomplir des tâches a priori complètement irréalisables, afin de lui faire comprendre que l'amour exige parfois de se dépasser. Comme son nom l’indique, elle fait référence à la foire (fair) de la ville de Scarborough, foire médiévale qui débutait à l'Assomption, le 15 août, et durait quarante-cinq jours. Les paroles « parsley, sage, rosemary and thyme » (persil, sauge, romarin et thym) sont emblématiques de cette époque où les herbes étaient parées de vertus protectrices. Greensleeves, mélodie attribuée au roi d’Angleterre Henry VIII, exprime le sentiment d'admiration amoureuse de son interprète pour une femme. Beaucoup y voient un message caché d'Henry VIII à l'adresse d'Anne Boleyn, qui deviendra sa deuxième épouse, alors qu'il était encore marié à Catherine d'Aragon. The Wraggle Taggle Gypsies enfin raconte les déboires d'un couple de jeunes mariés dont l'époux, un riche Lord, est abandonné dès la fin de la nuit de noces par sa femme qui s'enfuit avec trois gitans venus du golfe de Gascogne. Quand il s'en aperçoit, il enfourche son coursier pour la rattraper. Il la retrouve au beau milieu d'un champ glacé et désolé et la supplie de repartir avec lui. Elle lui avoue alors qu'elle préfère vivre pauvre parmi les gitans plutôt que riche avec lui. Dans l'arrangement de John Dawkins, les paroles sont adaptées à un couple de garçons. Le baryton soliste campe le Lord abandonné. Il fait le lien entre les trois chansons et le violoncelle symbolise son âme, désespérée.
Les « Sept rubaïyat pour chœur d’hommes » sont des pièces courtes, écrites d’après des quatrains attribués à Omar Khayyam, un mathématicien, astronome, philosophe et poète perse du XIe siècle. Le mot « rubaïyat » est persan et signifie « quatrains ». La plupart de ces textes sont empreints d’un grand pessimisme, opposant la jouissance de la vie, de ses plaisirs et de ses beautés à la fragilité de la destinée humaine marquée par la douleur, la fuite inéluctable du temps et la mort. C’est Bill Mahder, un membre du pupitre des ténors 2, qui les a mis en musique à l’attention de Mélo’men. Il s’agit de leur première exécution en public.
« Tõmbtuul » est une œuvre écrite en 1993 par le compositeur estonien contemporain Veljo Tormis sur une traduction en anglais d’un poème d’Henrik Visnapauu. Cette pièce évoque de manière particulièrement descriptive et rugueuse les luttes de vents contraires, tourbillonnants en tout sens.
« Démons et merveilles » est une ballade de Maurice Thiriet sur le poème « Sables mouvants » de Jacques Prévert. Elle sert d’introduction au film de Marcel Carné « Les visiteurs du soir », sorti en 1942. C’est elle, dans sa version arrangée pour quatre voix d’hommes, qui a inspiré le fil conducteur du répertoire des concerts de juin 2017.
« Demon in my view » a été composé en 2004 par Jeffrey T. Horvath sur le poème Alone (Seul) d’Edgar Allan Poe. Dans un texte torturé, le poète évoque ses souffrances endurées depuis l’enfance, son sentiment d’isolement, de n’être pas comme les autres. Au travers de la traduction de Baudelaire, grand admirateur de Poe, on perçoit même que ces démons de jeunesse n’ont jamais vraiment cessé de le tourmenter.
ALONE
version originelle d’Edgar Allan Poe From childhood’s hour I have not been As others were; I have not seen As others saw; I could not bring My passions from a common spring. From the same source I have not taken My sorrow; I could not awaken My heart to joy at the same tone; And all I loved, I loved alone. Then- in my childhood, in the dawn Of a most stormy life- was drawn From every depth of good and ill The mystery which binds me still: From the torrent, or the fountain, From the red cliff of the mountain, From the sun that round me rolled In its autumn tint of gold, From the lightning in the sky As it passed me flying by, From the thunder and the storm, And the cloud that took the form (When the rest of Heaven was blue) Of a demon in my view. |
SEUL
traduction de Charles Baudelaire Depuis l’heure de l’enfance, je ne suis pas Semblable aux autres ; je ne vois pas Comme les autres ; je ne sais pas tirer Mes passions à la fontaine commune D’une autre source provient Ma douleur, jamais je n’ai pu éveiller Mon cœur au ton de joie des autres Et tout ce que j’aimai, je l’aimai seul C’est alors — dans mon enfance — à l’aube D’une vie de tumulte que fut puisé A chaque abîme du bien et du mal, Ce mystère qui toujours me retient Au torrent et à la fontaine Dans la falaise rouge de la montagne Dans le soleil qui roule autour de moi En son or automnal Dans l’éclair qui volait au ciel et passait Près de moi pour s’enfuir, Dans le tonnerre et dans l’orage Et dans le nuage qui prenait la forme (Alors que le reste du ciel était bleu) D’un démon à mes yeux. |
« Five ways to kill a man » (cinq façons de tuer un homme) a été composé en 2008 par le britannique Bob Chilcott sur un poème en vers libres d'Edwin Brock, à l’attention de deux formations chorales réputées : Chor Leoni de Vancouver (Canada), et Orphei Drängar d'Uppsala (Suède). Brock use d’un humour particulièrement corrosif pour discourir sur la déshumanisation de l'homme à plusieurs époques de l'Histoire. Les quatre premières strophes évoquent la crucifixion du Christ, les guerres médiévales entre chevaliers, l’utilisation des gaz lors de la Première guerre mondiale et celle de la bombe atomique pendant la Seconde. La dérision est à son comble quand dans la cinquième et dernière strophe, Bock énonce que finalement toutes ces méthodes passées sont bien lourdes au regard de la solution moderne, la plus simple et la plus efficace pour détruire l’Homme : il suffit de l’abandonner n’importe où en plein vingtième siècle ! La musique, très expressive, illustre fidèlement l'ironie glaçante du poème et la strophe finale développe un son musical semblable au jazz américain.
« Imagine » est un standard universel de John Lennon. Dans l’arrangement de John Dawkins, le soliste est soutenu par un chœur tour à tour animé de sentiments de tristesse et d'espoir. L'actualité française dramatique de ces deux dernières années donne un relief tout particulier à cette chanson, sorte d'hommage à toutes les victimes du terrorisme.
Les « Trois chansons folkloriques hongroises » sont de Mátyás Seiber, un compositeur hongrois naturalisé britannique qui s’est appuyé sur les recherches de Zoltán Kodály et Béla Bartók pour créer des arrangements de chansons de tradition populaire. En 1927, il a écrit une version pour chœur mixte de ces trois chants folkloriques. L’arrangement pour chœur d’hommes est de Trevor Widdicombe. À l’instar de nombre de comptines populaires, les paroles originelles sont assez extravagantes – que l’on songe à l’histoire de la souris verte qui courait dans l’herbe et que l’on trempe dans l’huile puis dans l’eau pour en faire en escargot tout chaud ! C’est cette espièglerie qui leur confère une couleur parfois dionysiaque que l’adaptation en français, écrite spécialement pour Mélo’men, s’est efforcée de conserver.
« Imagine » est un standard universel de John Lennon. Dans l’arrangement de John Dawkins, le soliste est soutenu par un chœur tour à tour animé de sentiments de tristesse et d'espoir. L'actualité française dramatique de ces deux dernières années donne un relief tout particulier à cette chanson, sorte d'hommage à toutes les victimes du terrorisme.
Les « Trois chansons folkloriques hongroises » sont de Mátyás Seiber, un compositeur hongrois naturalisé britannique qui s’est appuyé sur les recherches de Zoltán Kodály et Béla Bartók pour créer des arrangements de chansons de tradition populaire. En 1927, il a écrit une version pour chœur mixte de ces trois chants folkloriques. L’arrangement pour chœur d’hommes est de Trevor Widdicombe. À l’instar de nombre de comptines populaires, les paroles originelles sont assez extravagantes – que l’on songe à l’histoire de la souris verte qui courait dans l’herbe et que l’on trempe dans l’huile puis dans l’eau pour en faire en escargot tout chaud ! C’est cette espièglerie qui leur confère une couleur parfois dionysiaque que l’adaptation en français, écrite spécialement pour Mélo’men, s’est efforcée de conserver.
Venez nous écouter ! Voici les prochaines prestations de Mélo'Men :
Les prochains rendez-vous de nos formations amies
« Au-delà des apparences », concerts de Podium les 2 et 3 juin à 20h au théâtre de Ménilmontant
« Podium investit le Sénat » le 10 juin à 14h au kiosque du Jardin du Luxembourg
« Women & Rythme », Gala annuel du CIFP le 18 juin à 18h au Temple des Batignolles
Fête de la musique pour Podium le 21 juin rue Spuller
« Il était une fois complètement à l'ouest » spectacle des Caramels Fous le 23 juin au théâtre Comédia
Concert des Fiertés de Podium le 25 juin avec le chœur out Aloud de Seffield
Voix sur Berges pour le CIFP le 25 juin au quai du Canal Saint-Martin
« Equivox sur un arbre très perché » les 29 et 30 juin au Théâtre Déjazet (Paris 3e)
« Opus, été 2017 » stage de chant du 1er au 8 août à Paris (infos via CIFP)
« Perfectionnement, Interprétation et Master Class », stage de chant du 26 au 28 août à Paris (infos via CIFP)
« Podium investit le Sénat » le 10 juin à 14h au kiosque du Jardin du Luxembourg
« Women & Rythme », Gala annuel du CIFP le 18 juin à 18h au Temple des Batignolles
Fête de la musique pour Podium le 21 juin rue Spuller
« Il était une fois complètement à l'ouest » spectacle des Caramels Fous le 23 juin au théâtre Comédia
Concert des Fiertés de Podium le 25 juin avec le chœur out Aloud de Seffield
Voix sur Berges pour le CIFP le 25 juin au quai du Canal Saint-Martin
« Equivox sur un arbre très perché » les 29 et 30 juin au Théâtre Déjazet (Paris 3e)
« Opus, été 2017 » stage de chant du 1er au 8 août à Paris (infos via CIFP)
« Perfectionnement, Interprétation et Master Class », stage de chant du 26 au 28 août à Paris (infos via CIFP)